La vall e de la Scarpe peut s'enorgueillir d'un riche pass . Le champ de recherche
le plus prestigieux de son histoire concerne les abbayes qui en fleurissaient le paysage.
Les noms de Saint-Amand, Hasnon, Anchin, Flines, Hamage, Beaurepaire y raisonnent comme
autant de lieux myst rieux, dont le souvenir hante l'imaginaire collectif, mais que trop
peu connaissent r ellement. De ces ensembles monumentaux, la ville de Marchiennes pr sente,
encore aujourd'hui, la plus grande surface b tie de vestiges architecturaux. Et pourtant,
bien peu savent les voir.
Sur plus de mille ans d'existence, de nombreuses constructions se sont succ d es
sur le site de l'abbaye et autour du noyau de l' glise abbatiale. Chacun des grands
abb s a voulu marquer son passage de nouveaux difices.
C'est ainsi que Fran ois Hay fit construire en 1748 le b timent formant l'entr e
de l'abbaye. Il contenait un logement pour le portier, une maison de ville, un quartier
pour les affaires criminelles, les prisons, et deux chartiers tant pour Marchiennes que
pour les seigneurs voisins. Aujourd'hui, ce b timent a fonction d'h tel de ville et de
mus e.
La r gle b n dictine repose sur deux principes dominants :
l'action (le travail)
et la contemplation (la pri re). Pour se r aliser par le travail manuel, il importait
d'en moderniser les organes. L'esprit de perfection des b n dictins se devait d'offrir
une parfaite organisation du travail et des sites de production. En 1754, on construisit
une boulangerie, une boucherie, une brasserie, un colombier, une basse-cour compl te
La brasserie a fait l'objet il y a quelques ann es de travaux de restauration entrepris
par la ville de Marchiennes, avec le soutien de quelques partenaires tel le Conseil G n ral.
Aujourd'hui, la magnifique salle vout e, ancienne salle de brassage de la bi re, s'appr te
se transformer en salle de r ception.
Sur la place, le long de la route Orchies - Somain, bien distincte de l'immense abbaye
se trouvait depuis le moyen ge une glise paroissiale entour e d'un cimeti re. D safect e
en 1779, sa reconstruction d cid e. Les travaux commence en 1786,
men s par l'architecte J.F. Lesaffre mais catastrophe, le 18 D cembre 1790, la tour de
l' glise en voie d'ach vement s'effondre sur la nef. Les ruines resteront jusqu'en 1810.
L'architecte lillois B. Dewarlez re oit alors la charge de reconstruire l' glise Ste
Rictrude. Les travaux d butent en 1811 et sont termin s en 1815. L'am nagement
int rieur de l' glise durera tout le 19 me si cle. Vers 1905, au moment de la s paration
de l'Eglise et de l'Etat, le maire F lix Maton fait inscrire la devise r publicaine sous
la corniche. C'est pourquoi, fait tr s rare, on peut lire 'Libert , Egalit , Fraternit '
en fa ade de l' glise.
La r novation de l' difice est men e de 1989 1992 par la paroisse. Des travaux de restauration
sont entrepris en 2000, pour sa partie ext rieure.
Monsieur TAVERNIER d couvre voici une vingtaine d'ann es une peinture murale lors
de la r novation de la fa ade de son habitation sise 10, rue Galette, Marchiennes.
Cette peinture, cach e sous une couche compos e de badigeons successifs, dans
l'encadrement d'une fen tre mur e, repr sente une dame v tue d'une robe, d'un gilet,
d'un tablier et d'une coiffe, le port altier tenant de la main droite une cafeti re
marqu e au bon caf et de la main gauche un bol dans lequel elle verse la
boisson chaude; en majuscule, dans la partie sup rieure, est inscrit : A LA
FILLE D'UN OFFICIER FRAN AIS
L'histoire de cette peinture, dont on ne conna t pas la date exacte, nous fait
remonter en 1793, lorsque des troupes autrichiennes envahissent notre r gion.
C'est ce moment l que Marie-Joseph LUBREZ, Marchiennoise, fait probablement
la connaissance du soldat Pierre-Marie MAILLY, appartenant aux troupes fran aises
venues d fendre la ville. On retrouve le lieutenant MAILLY, 9 me r giment d'infanterie
de ligne, Fasano lors de la campagne d'Italie en 1801, ann e de naissance de sa
fille Julie et de son fils Michel. Marie-Joseph revient Marchiennes avec ses
enfants en 1804 la mort de son mari. Julie pouse Alexandre TAILLEZ le 28 Juin
1832 et tous deux tiennent un cabaret rue Galette au num ro 10 pr cis ment. Apr s
le d c s de son mari, Julie MAILLY continuera tenir son tablissement portant en
fa ade son effigie jusqu' sa mort le 4 Novembre 1879. Des travaux de conservation
et de restauration de l'enseigne ont t effectu s du 8 au 15 Juin 1999.
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